Vie Pratique

Pourquoi certaines personnes détestent-elles les câlins ? La science répond !

Certains individus détestent tout bonnement les câlins et sortent à tout-va leur « Je ne suis pas tactile » qui les sort parfois de situations gênantes. Loin d’être une forme de snobisme, cette réaction tirerait ses origines dans l’éducation reçue.

Les câlins ont une double fonction : ils témoignent de l’affection que l’on porte à quelqu’un et offrent un réconfort express et efficace. Ce n’est donc pas bien étonnant qu’ils nous fassent nous sentir bien mieux juste après une dispute (encore faut-il mettre sa fierté de côté et oser faire le premier pas… Allez, allez, ce n’est pas si difficile que cela !). Malgré tous ces aspects positifs, certains n’en démordent pas : les câlins, ils n’aiment pas. Contrairement à ce que l’on pouvait croire jusqu’ici, il ne s’agit pas forcément de mauvaise volonté ou de snobisme (le « Euhhh, je ne suis pas tactile » peut en effet être perçu d’une manière négative), mais cela aurait à voir avec l’éducation, selon la science. Une étude qui remonte à 2012 et qui a été mise en lumière seulement récemment affirme que les enfants qui ont grandi dans une famille de « câlineurs » ont tendance à le devenir aussi. À l’inverse, ceux qui ont été peu voire pas du tout enlacés par leurs parents se montreront réticents au contact. « Notre rapport au contact physique – que ce soit le câlin, la main sur l’épaule ou le bras que l’on croche à celui d’un ami – est la conséquence de nos expériences de la petite enfance », explique Suzanne Degges-White, professeure à l’université de Northern Illinois aux États-Unis. « Dans une famille qui n’est pas démonstrative, les enfants grandissent souvent en conservant ce modèle et le reproduisent plus tard avec leurs propres enfants ». Cependant, la situation n’est pas toujours aussi simple puisque les personnes de cette 2e catégorie, qui n’ont pas reçu la tendresse qu’elles attendaient, peuvent à l’inverse se transformer en « câlineurssociaux », autrement dit elles ne peuvent saluer un proche autrement qu’avec une étreinte.

78 sortes de câlins adaptés aux divers degrés de confort

Le facteur culturel est également à prendre en compte : Les Américains et les Britanniques par exemple ont tendance à s’étreindre bien plus souvent que nous, Français, ou les Allemands. Samantha Hess, qui a fondé une entreprise basée en Oregon qui encourage la population à se montrer plus tactile au quotidien, précise qu’il est important d’être conscient du langage corporel de l’autre et de respecter sa zone de confort. « Chacun a le droit de contrôler ce qu’il fait de son corps. Beaucoup de nos clients ne sont pas à l’aise avec la simple poignée de main quand ils arrivent la première fois ». La spécialiste donne des conseils pour se familiariser peu à peu avec le contact physique – ceux qui ne s’y font vraiment pas ne devraient pas se sentir obligés de participer à quelconque geste, il est important de le préciser. « Il faut prendre connaissance du degré de consentement et des barrières avant tout contact et réassurer l’autre sur le fait qu’il peut très bien changer d’avis à tout moment. Nous connaissons 78 sortes de câlins, il est donc possible d’en trouver une adaptée à chaque zone de confort », poursuit Samantha Hess. Elle conclut en évoquant les bienfaits parfois insoupçonnés du câlin : « Il est très probable que vous soyez envahi(e) par le soulagement, la gratitude, la surprise et même des regrets de vous être fermé(e) si longtemps à vous-même et aux autres ». Il est temps d’organiser une journée « Free hugs »… avec son entourage pour commencer, et pour la suite, c’est vous qui décidez !